10.1.1.4 La notion de plexus

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Questions VRAI/FAUX

1) Certains muscles peuvent être innervés par des divisions antérieures et postérieures des nerfs correspondant.

2) Ils existent cinq plexus respectivement et de façon cranio-caudale : le plexus cervical, le plexus brachial, le plexus thoracique, le plexus lombaire et le plexus sacré.

3) Il est possible de déterminer le niveau d’atteinte du nerf périphérique lésé via la connaissance de la distribution nerveuse au niveau musculaire et cutanée.

4) Certaines neurofibres peuvent se retrouver dans une gaine nerveuse périphérique commune alors que leur indépendance est identifiable directement en post-plexique.

5) Il n’y a pas de variabilité inter-individuelle importante dans les plexus.

Des éléments embryologiques évoqués ci-dessus découle la formation des plexus nerveux. La séparation des masses musculaires antérieures et postérieures des membres lors des stades précoces de développement définit le caractère fléchisseur ou extenseur prédominant de tel ou tel muscle, ainsi que la peau adjacente à innerver. Ces muscles sont donc innervés respectivement par des divisions antérieures ou postérieures des nerfs correspondants.

Aux limites céphaliques (pré-axiales) et caudales (post-axiales) des membres, quelques muscles peuvent dériver à la fois de la musculature antérieure et postérieure. Ces muscles se retrouvent donc innervés par les divisions nerveuses antérieures et postérieures. Un exemple classique est le muscle brachial antérieur qui reçoit les branches à la fois du nerf radial et du nerf musculo-cutané.

Ainsi, à partir des racines ventrales des nerfs spinaux, des connexions élaborées se regroupent en plexus extensifs, au sein desquels une projection somatotopique est précisément définie. Chaque nerf périphérique issu de ces plexus contient des fibres appartenant à deux, trois, quatre ou cinq rameaux ventraux de nerfs spinaux (cf. notion de dermatome). De manière étagée, dans l’axe crânio-caudal, on retrouve donc successivement en avant et latéralement du rachis, le plexus cervical, le plexus brachial (Figure 24) et le plexus lombo-sacré (Figure 25). Les deux derniers intéresseront l’innervation periphérique des membres.

Figure 24 : Un exemple de plexus : le plexus brachial
Figure 25 : Vue générale et éclatée du plexus lombaire, sacré et lombo-sacré

Pour chaque plexus, on doit donc distinguer en leur sein, les afférences post-plexiques, correspondant plutôt à des branches de division antérieure des troncs primaires en amont des plexus (cf. ci-après, par exemple le nerf musculo- cutané, le nerf médian ou le nerf ulnaire pour le plexus brachial, le nerf obturateur ou le nerf tibial pour le plexus lom- bo-sacré), tandis que le nerf radial et le nerf axillaire résultent plutôt de divisions postérieures des rameaux ventraux préplexiques issus de C6, C7 et C8 (pour le plexus brachial). Le nerf fibulaire résulte quant à lui des branches de division postérieures des rameaux ventraux de L4, L5, S1 et S2.

Un ultime degré de complexité doit être intégré à cette notion de plexus. Les neurofibres appartenant au nerf tibial et au nerf fibulaire, correspondant à des territoires d’innervation antérieurs et postérieurs, peuvent se retrouver dans une gaine nerveuse périphérique commune alors que leur indépendance est identifiable directement en post-plexique au niveau de la fesse. Elles empruntent par exemple le tronc du nerf sciatique jusqu’à une division apparente au niveau de la partie haute du creux poplité alors que la division réelle de ces fibres s’effectue au niveau de la fesse, à l’origine du tronc sciatique.

La connaissance de la distribution musculaire et cutanée résultant de ce métissage de fibres est d’importance capitale pour le clinicien et l’électrophysiologiste afin de déterminer précisément le niveau d’atteinte du nerf périphérique lésé (radiculaire/tronculaire/distal).

Il est intéressant de noter que ce phénomène est également observé au niveau de certains nerfs crâniens, équivalents des nerfs spinaux à l’étage encéphalique. Il existe par exemple un contingent nerveux, émergeant du noyau laryngé du nerf spinal (XI) au niveau intra-crânien, lequel « emprunte » ensuite la gaine du nerf vague (X) au niveau cervical. Il s’en détachera finalement un peu plus bas pour innerver le larynx de manière rétrograde, via le nerf récurrent laryngé, branche physique du X mais correspondant bien à un contingent du XI... (cf. tome III).

Cette complexité relative de formation des plexus, notamment brachial et lombo-sacré, entraîne inévitablement une variabilité inter-individuelle importante. Cette variabilité peut concerner la distribution des rameaux ventraux des nerfs spinaux au sein des nerfs périphériques, autant que les rameaux dorsaux. La constitution du plexus brachial, par exemple, a pu être décrite de manière éminemment variable, quant à l’implication des racines C4 à T2.

Réponses

1) Vrai
2) Faux - le plexus thoracique n’existe pas
3) Vrai
4) Vrai
5) Faux

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